Hello hello. 🤓
Pour moi, la lecture a toujours été quelque chose qui se partage : des livres dont je parlais avec Zoé (ma meilleure amie qui m’a fait découvrir Divergente), des vidéos BookTube que je regardais avidement, des nombreux blogs que j’ai lancés ado, des critiques que j’ai laissées sur Livraddict et cie… J’ai toujours aimé parler de mes lectures !
Je suis donc vraiment contente de vous écrire aujourd’hui à propos de toutes les pépites que j’ai lues en 2024 ! 🔥
Comme indiqué dans le titre de cette newsletter, en 2024, j’ai lu 101 livres, réussissant donc mon challenge Goodreads où je m’étais fixé comme objectif de lire 100 livres. 🥳
Avant d’entrer dans le vif du sujet de mes lectures, je voulais faire une parenthèse sur les challenges de lectures et la volonté de lire beaucoup et toujours plus. Récemment, je me suis lancé dans un marathon des vidéos de According to Alina, une créatrice de contenus autour de la littérature, de la culture et de la société de manière générale. Si je ne suis pas d’accord avec tous ses propos, elle a réalisé de nombreuses vidéos autour de BookTok, du livre sur les réseaux et de la mise en scène de la lecture qui sont intéressantes (bien qu’à nuancer, j’insiste).
Il existe sur les réseaux (mais aussi dans la presse dernièrement), un discours critique sur la volonté de lire plus et toujours plus pour se considérer comme “lecteur”, qui découle souvent sur une opposition entre ceux qui liraient mieux (dans l’idée où il serait impossible de “bien lire” en lisant autant, mais aussi parce que les livres prescrits en ligne sont considérés comme illégitimes au regard de la culture dominante) et les lecteurs des réseaux, souvent de jeunes femmes, qui ne liraient que les dialogues, de la romance, et contribueraient à un appauvrissement culturel (en gros 🤡).
Évidemment, je réfute absolument cette idée et porte un regard très enthousiaste sur ces communautés littéraires qui ont permis au livre de s’émanciper d’une culture légitime et d’inscrire cette pratique dans les échanges. Les communautés littéraires en ligne ne sont bien sûr pas exemptes de leurs travers et je me sens d’ailleurs de plus en plus éloignée de celles-ci, moi qui aie pourtant été biberonnée aux livres populaires de Booksta, mais je continue de croire qu’il y a bien plus de bon que de mauvais à la présence du livre sur les réseaux.
Mais revenons à nos moutons : visionner les vidéos d’Alina m’a fait interroger mon propre rapport à la lecture, car depuis des années je quantifie, enregistre, et suis de près mes lectures, mais aussi le rythme avec lequel je lis, ce que je lis, ce qu’il “faut lire” car très populaire, etc. J’ai un objectif annuel de 100 livres, ce qui est plutôt commun sur les réseaux, mais ce qui est énorme si l’on sort de cette niche, étant donné qu’en France, une personne lit en moyenne 22 livres1.
Et ça faisait longtemps que je ne m’étais posé la question : pourquoi je me fixe un objectif de lecture ? Pourquoi est-ce que je suis frustrée si je ne l’atteins pas ? Pourquoi je veux lire “beaucoup” ? Déjà, tout simplement parce que j’aime ça. Lire est la chose qui me rend la plus heureuse, me divertit, me nourrit, me fait grandir et apprendre. Me fixer un objectif atteignable, mais challengeant, me permet de faire de la lecture une priorité. 100 livres par an, ça justifie que j’y accorde du temps et avoir en tête un chiffre à atteindre me permet de me rendre compte de si je m’y consacre assez au cours de l’année. 100 livres par an, c’est beaucoup, pourtant, à la fin de l’année, ça n’en reste toujours pas assez, car chaque année la production littéraire s’intensifie et la liste des livres que je veux lire s’allonge. Parfois, je pense avec angoisse, à tous ces livres que je ne lirai jamais faute de temps. À toutes ces vies, tous ces mondes, toutes ces aventures que je ne connaitrai pas. Je lis 100 livres par an (et plus parfois2), mais je ne « lis pas mal ». Mais je prends le temps de lire certains livres qui le nécessitent. Mais j’apprécie (ou pas) chacune de mes lectures.
Vous êtes lecteur à partir du moment où vous aimez lire. Pas de débat sur le sujet. Vous n’avez pas besoin de lire des centaines de livres par an pour ça. Tout le monde n’a pas forcément le temps ou l’envie, moi si. Voilà.
À la base, pour cette lettre, je voulais lister les différents genres de mes lectures cette année, mais je ne l’ai pas fait, car je trouve souvent compliqué de mettre un livre dans une case (et puis un peu la flemme aussi 😋). Un livre peut à la fois être un roman historique, fantastique et contemporain, comme c’est le cas de Weyward d’Emilia Hart qui a été une de mes premières lectures de l’année. Donc je n’ai pas de statistiques à vous partager, même si je peux vous donner quelques infos sur mes lectures de 2024…
J’ai majoritairement lu de la fiction (des romans contemporains et de la romance), plutôt à destination d’un public adulte, moi qui lisais sensiblement plus de Young Adult les années précédentes. Cette année, j’ai senti que mes goûts de lecture évoluaient, ce qui me réjouit, car il me reste tout un champ de la littérature à explorer.
J’ai beaucoup lu en anglais, comme c’est le cas depuis 2021 maintenant. J’aimerais lire plus de romans français, mais j’ai encore beaucoup de mal avec cette hiérarchie des genres en France et la “littérature blanche”, qui annihile énormément l’identité des romans. S’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, il y a en France à mes yeux un vrai souci avec la manière dont sont promus certains ouvrages, qui fait que je n’arrive pas à m’y intéresser. En librairie, les tables recouvertes de livres aux couvertures crème et aux bandeaux primés me dépriment, là où les tables colorées et la façon de communiquer autour des livres anglophones me réjouissent.
Sur ces 102 livres, j’en ai DNF (Did no finish, en gros j’ai arrêté de les lire avant la fin) 10. C’est beaucoup, mais j’ai décidé de ne plus me forcer à lire — que ce soit pour rester dans les tendances ou juste pour terminer un livre que je pensais apprécier, mais qui ne me plaît en réalité pas. Tant pis. Je sais que certains livres mettent du temps à m’embarquer, et peut-être qu’en définitive, j’aurais pu apprécier certaines de ces lectures, mais je ne veux plus aller au bout d’un livre dans la souffrance. Ces 10 livres ont majoritairement été des romances, car je deviens de plus en plus critique envers ce genre que j’adore pourtant. Comme il est très codé, j’ai une marge de comparaison facile et évidente entre les textes, qui fait qu’il est devenu difficile pour les nouveautés de me plaire ou de me marquer réellement. Ça me déprime un peu, car la romance est un genre qui me fait sourire et glousser comme aucun autre. Je suis toujours en quête d’une bonne romance. 🤓 J’attends donc chaque nouvelle année avec impatience, car j’ai une liste d’autrices que je suis de près et envers lesquelles je n’ai pas contre (et par sentimentalisme), aucun esprit critique — oui Ali Hazelwood, c’est de toi que je parle. 😇
Mon rythme de lecture a été assez irrégulier et je me rappelle de semaines passées sur le même livre, ce qui n’est pas mon mode de lecture habituel. Si je mets du temps à lire un bouquin (je ne parle évidemment pas ici des pavés), c’est souvent qu’il ne me plaît pas ou que la vie se fait bruyante. Et si la vie se fait bruyante et me retient de la fiction, alors j’ai tendance à penser que je gâche ce que je lis. En 2023, j’avais par exemple lu (et aimé malgré tout) Divine Rivals pendant ma recherche de stage, d’appartement, ma préparation du Grand Oral de fin d’études et la ô combien mouvementée fin d’écriture de mon troisième roman… 🥲 Je sais que j’aurais largement préféré ce livre si je l’avais lu dans un autre contexte qui m’aurait permis de longs moments de lecture, plutôt que des instants grappillés par-ci par-là. Je crois de toute manière qu’une appréciation d’un livre dépend de tout un tas de facteurs (mon amie Estelle a d’ailleurs fait une vidéo très intéressante à ce sujet) et que l’état dans lequel je me trouvais début 2024 a desservi certaines de mes lectures.
Ce n’est pas grave, c’est la vie. J’aurai l’occasion de relire certains de ces romans si j’en ai l’envie. Et ça ne m’a pas empêché d’avoir de magnifiques lectures.
Parlons-en ! 🤓
Il ne s’agit pas ici d’un top, mais d’une liste présentée dans l’ordre chronologique de lecture. Elle n’est pas exhaustive, car il y a de nombreux autres livres que j’ai aimés cette année. J’en ai choisi 11 qui sortent vraiment du lot, mais j’espère avoir l’occasion de vous parler des autres un jour. Je me réjouis d’avoir cette newsletter pour vous tenir au courant de mes lectures tout au long de 2025 et ne pas avoir à tenir dans l’ombre certaines de mes lectures à venir qui vaudront le coup.
🎾 Carrie Soto Is Back de Taylor Jenkins Reid
Je me souviens du jour où j’ai lu, quasi d’une traite, Daisy Jones & The Six, devenu un de mes romans préférés depuis. J’avais trouvé l’histoire incroyable, les personnages profonds, la forme brillante, et ce petit quelque chose qui ne s’explique pas toujours, mais qui fait qu’un roman se trouve une place à vie dans votre cœur. Depuis, chaque roman de TJR a été une lecture marquante pour moi, et Carrie Soto n’y fait pas exception.
Ce roman, c’est l’histoire de Carrie Soto, la meilleure joueuse de tennis du monde, qui décide, alors que son titre est remis en jeu par une joueuse plus jeune, de reprendre la compétition pour le défendre. Ma route avait déjà croisé celle de Carrie, puisqu’elle apparait dans Malibu Rising (❤️) et autant dire qu’elle m’avait laissé un souvenir mémorable.
Il y a beaucoup de choses que j’aime dans les écrits de TJR (ses histoires, d’abord, mais aussi sa plume, ses thèmes, l’ambiance qu’elle parvient à créer et SES HISTOIRES D’AMOUR ❤️🔥), mais la principale est sa capacité à écrire des personnages féminins qui ne se rangent pas dans des cases. Je trouve qu’elle écrit les femmes dans toute leur complexité. Elles ne sont pas seulement badass, triste ou drôle ; elles ne sont pas seulement ambitieuses, compétitives ou dévouées. Elles sont multiples et je les adore. Ici, Carrie est dure, parfois peste, souvent trop insensible, mais j’ai admiré sa détermination, été touchée par ses doutes et ses peurs. Elle veut gagner, ne s’excuse pas de le faire, et qu’est-ce que ça fait du bien à lire !
Et puis, parlons du fait que je me fous totalement du tennis de manière générale et que ce livre a réussi à me rendre accro. Je n’aurai peut-être jamais regardé un match de Roland-Garros de ma vie, mais j’aurai foulé son sol en briques pilées aux côtés de Carrie et c’était quelque chose3. 🎾
“Maybe it’s a lie that you have to keep doing what you have always done. That you have to be able to draw a straight line from how you acted yesterday to how you’ll act tomorrow. You don’t have to be consistent. You can change. Just because you want to.”
👩❤️💋👨 Funny Story d’Emily Henry
Emily Henry est devenue, en l’espace de quelques années, l’une de mes autrices incontournables. Pour moi, elle est l’autrice de romance qui arrive le mieux à proposer des récits ultras réalistes tout en jouant avec les codes croustillants de la romance. Ça donne à mes yeux un parfait mélange de romans très divertissants, mais aussi très touchants – ce qui est exactement ma came. 🍭
Comme chaque année, j’attendais donc avec impatience sa nouveauté annuelle sur laquelle je zieutais depuis qu’Emily avait annoncé sa parution sur son compte Instagram.
Et je n’ai pas été déçue. J’ai adoré l’histoire de Daphne et Miles, deux parfaits opposés, qui se retrouvent colocataires à la suite d’une drôle d’histoire (ou pas 🥲) : leurs partenaires respectifs ont une liaison et les larguent pour se mettre ensemble… Ouais, ça fait mal.
Si quelques trucs à la fin m’ont donné envie de m’arracher les cheveux (vous allez vite comprendre, si vous me lisez ici, que j’ai une relation d’amour-haine avec la crise des 80% ou “third act breakup” en romance 🤡), j’ai trouvé que les thématiques autour des blessures de l’enfance et des insécurités qui façonnent les relations amoureuses étaient très pertinentes.
Et j’ai surtout adoré Miles. Un love interest que certaines ont trouvé un peu trop réaliste pour être un bookboyfriend, mais que j’ai pour ma part trouvé parfaitement imparfait. Oui, il est chaotique. Oui, il porte des Crocs (je l’aime 🥹). Oui, il est débraillé. Mais il est si gentil.
Bref, j’ai kiffé de ouf et j’ai incroyablement hâte de lire Great Big Beautiful Life en 2025. 🤓
“And I know I'm not who you pictured yourself with, but I think I could be, eventually. If you'll let me. So don't go. Because I don't want you to. Because you're my best friend, and I'm in love with you.”
👩💻 I Hope This Finds You Well de Natalie Sue
I Hope This Finds You Well, c’est l’histoire de Jolene, qui déteste son travail (et sa vie) et qui signe tous ses mails avec des “PS :” dans lequel elle dit exactement ce qu’elle pense à ses collègues (des choses très gentilles, évidemment 🤭) avant de les envoyer en passant ses doux mots en blanc. Sauf qu’un jour, elle oublie et le texte reste en noir... Aïe. 😬 De là : tout part en cacahuètes. Notamment son ordinateur professionnel, qui au lieu d’être surveillé par les RH comme le prévoit sa sanction, lui donne soudain accès aux données (mails, messageries et cie) de tous ses collègues adorés…
Autant vous dire que Jolene se frotte les mains. 😈
Jolene, c’est le personnage akward qui m’a donné des sueurs de malaise pendant ma lecture. Elle est (vaguement) alcoolique, déprimée, en deuil, incapable de créer du lien et pas du tout faite pour la vie de bureau dans laquelle elle se retrouve coincée.
Elle est bizarre, dérangeante, mais qu’est-ce que je l’ai adorée ! Elle fait du bien à lire Jolene, surtout quand elle se retrouve prise dans cet engrenage (espionner ses collègues) où elle n’a plus rien à perdre (sauf son travail) et qu’elle devient presque machiavélique. Sa revenge/vilain era était si fun à lire ! 🤪
En plus, ce livre critique la culture de la vie d’entreprise, le capitalisme et l’aliénation par le travail, et humanise au passage les gens qui nous entourent — même les vieilles reloues du bureau d’à côté qui semblent être des No life.
Bref, j’ai grave kiffé, c’est sarcastique, croustillant et vraiment touchant.
(Par contre, ce n’est pas du tout une romance ni une comédie romantique, hein).
“Everything I was afraid would happen happened. Yet relief is what rules me somehow.”
🕵️♀️ Une époque en or de Titou Lecoq
Au bon sang, c’est peut-être mon roman préféré cette année ! Je l’ai commencé un matin, dans l’hôtel cannois où j’avais passé la nuit après une dédicace, et je l’ai lu quasi d’une traite dans le train qui me ramenait à Paris.
Ce n’est pas la première fois que je m’essaie à résumer ce livre, puisque j’en ai parlé à tout le monde autour de moi (et j’ai déjà converti plusieurs personnes qui l’ont adoré !!!), mais c’est une histoire qui ne se range pas facilement dans une case.
C’est l’histoire de Chloé Berthoul, 38 ans, qui vit une vie plutôt banale. Elle est maman d’un petit garçon, mais aussi belle-mère d’une petite fille qu’elle n’apprécie pas particulièrement. Elle a un mec, Greg, très chouette, qu’elle appelle par son nom de famille parce que pourquoi pas 😋 et un taf “sympa”. Bref, sa vie est plutôt cool. Jusqu’au jour où ses voisins se fassent poignarder et qu’elle apprenne qu’ils trempaient dans des affaires louches.
Là, c’est le choc. 😮
Alors qu’elle pensait que tout le monde menait une vie plutôt tranquille, comme la sienne, elle remet en question tout son quotidien. Il lui faut quelque chose... Et ce quelque chose, c’est un trésor : l’or qu’aurait caché son grand-père décédé quand elle était jeune, mais en fait bien vivant toutes ces années, mais mort récemment (vous suivez ?). Elle se lance alors dans une “aventure” (les guillemets sont importants 🤭) avec son voisin, Lapouta, un gamin qui se planque sur le palier pour échapper à son père violent.
C’était TELLEMENT bien dans ce que ça raconte de la vie de famille, d’être une femme, du quotidien, du besoin de s’en échapper parfois, mais du confort d’y retourner. C’est drôle et touchant et TELLEMENT DRÔLE (même si j’ai pleuré aussi) ! Et puis c’est politique, parce que ça parle de violences sexistes.
Bref, je le recommande à tout le monde, je vous assure, la plume pétillante de Titou Lecoq et Chloé Berthoul vous embarqueront, je le sais.
❤️🔥 I Love You, I Love You, I Love You de Laura Dockrill
C’est un des premiers livres que j’ai lus après avoir terminé mon stage et quitté Paris. Si vous avez lu mon bilan de l’année 2024, vous savez comme j’étais fatiguée au moment où je me suis plongée dans ce roman. J'aurais donc pu passer à côté ou moins l’apprécier parce que je n’étais pas à mon max…
Et pourtant !
Qu’est-ce que j’ai adoré cette histoire ! ❤️🔥 Celle d’Ella qui rencontre Lowe alors qu’ils sont ados et qui tombe folle amoureuse de lui au premier regard. Mais voilà, c’est une ado, elle a peur, et elle décide alors qu’ils ne peuvent qu’être amis, fermant la porte à ce quelque chose qui aurait pu exister. Pendant quinze ans, les deux ne vont pas cesser de se fréquenter et Ella ne va pas cesser d’aimer Lowe en secret.
J’ai un faible pour les histoires d’amour où les gens ne font que se louper – ce n’est pas pour rien que Love, Rosie fait partie de mes films chouchou et que j’adore One Day de tout mon cœur.
Ici, c’est ça, mais en mieux peut-être, parce qu’au-delà de l’histoire d’amour, c’est surtout la justesse du personnage d’Ella qui m’a marquée. Ce livre, c’est la quintessence de ce que c’est qu’être ado, dans ce que ça a de frustrant, de malaisant, de marrant, de bizarre ou d’ambigüe. C’est doux-amer, comme le temps qui file et le début de la vie d’adulte. C’est touchant comme le premier crush.
Il y a des passages que j’ai relu plusieurs fois en me disant “je pensais être la seule au monde à penser ça” et je crois que c’est le sentiment que je préfère : quand tout ce que je trouvais moche et bizarre en moi se reflète sur les pages d’un livre, et que soudain, je me sens comprise. ❤️🩹
Bref, pourquoi personne ne parle de ce banger ? 🤨
💔 Good Material de Dolly Alderton
Vous savez ce qui ne me faisait pas envie dans un roman : être dans la tête d’un mec qui vient de se faire larguer par une meuf et qui ne se remet pas de la rupture qu’il subit — malheureusement (HEUREUSEMENT) c’est le pitch de ce bouquin. Le sujet aurait pu être mal traité et amené à nous faire détester Jen (celle qui a largué notre MC, Andy) si ce n’était pas sous la plume de la brillante Dolly Alderton. 🤓
À l’époque, c’était mon premier livre d’elle – même si j’avais acheté puis prêté à Lou, une de mes BFF et ancienne coloc lilloise, Everything I Know About Love, qui l’avait adoré –, mais je sentais déjà le potentiel de Dolly (malgré le résumé). Et je ne me trompais pas.
J’ai trouvé dans sa plume tout ce que je cherchais : un ton sarcastique typique des fictions anglaises qui marche trop bien chez moi, des thématiques contemporaines justement traitées, des références de pop culture qui ancrent le récit, et des histoires/personnages terriblement justes.
J’ai adoré Andy alors que ce n’était vraiment pas gagné. Je l’ai trouvé tantôt irritant, tantôt touchant, souvent très drôle. 🥚 C’est un livre sur la rupture, sur la vie et le fait d’être perdu, sur les chemins qu’on choisit de prendre (ou pas ?), sur l’amitié, sur la famille... Bref, exactement ce que j’aime.
Je crois que mes livres préférés seront toujours ceux où l’on suit des gens un peu paumés, qui font (souvent pas très bien) ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Je pensais que ça ne marchait que si c’étaient des meufs, je me trompais ! Ici, ça parle de la trentaine et d’un mec qui se retrouve livré à lui-même après une relation amoureuse. Il navigue entre des amis pris dans leur quotidien (en plus d’être des mecs pas très doués pour exprimer leurs sentiments 🤡), une vie professionnelle un peu cata, et des questions existentielles sur le pourquoi du comment de sa rupture…
Ce livre était déjà une masterclass d’humanité et de nostalgie, jusqu’à ce que la fin nous offre (et ce n’est pas un spoiler), le récit du point de vue de Jen. Et alors là, j’ai pleuré parce que merci Dolly !
Bref, j’aime les livres sur la vie dans tout ce qu’elle a de beau et de moche (surtout quand le moche n’est pas quelque chose d’affreux) et ce livre rentrait à merveille dans cette catégorie.
“Be alone, Jen. You know how to be alone without being lonely. Do you know how rare that is? Do you know how much I wish I could do that? It’s a wonderful thing you’ve got going on there.”
🏞 The God of the Woods de Liz Moore
Il y a des livres, comme ça, on sait avant même de les commencer qu’ils vont nous plaire.
The God of the Woods ne se classe à mes yeux dans aucun genre, c’est un mixte de fiction historique, de roman policier, du thriller psychologique, de littérature américaine… 🤓
Ce n’est donc pas trop ce que je lis d’habitude, mais oui, ne me demandez pas pourquoi (sûrement les excellents avis sur Goodreads ??), mais je savais que j’allais aimer.
Un matin d’août 1975, Barbara Van Laar disparaît de la colonie de vacances dans lequel elle passe son été. Barbara n’est pas n’importe qui : c’est la fille des directeurs de ce camp de vacances, les Van Laar. Et cette disparition n’est pas anodine non plus, car quatorze ans plus tôt, son grand frère disparaissait lui aussi…
Comme vous l’aurez sûrement compris, le récit tourne autour de la famille des Van Laar et de leurs secrets, alternant passé/présent, de la disparition de Barbara à la rencontre de ses parents (Alice ma vie) et tout ce qui a conduit à ces drames. C’est aussi l’histoire d’une galerie de personnages allant d’une policière, à une ado du camp en passant par une jeune animatrice… Tous les points de vue sont très intéressants et enrichissants pour tisser la toile de cette histoire complexe et intrigante.
On est loin du thriller sensationnaliste à la The Housemaid de Freida McFadden. Ici, tout est lent, imbriqué ensemble et les plots twists inexistants… Les personnages et leur vie portent le récit, l’ambiance est soignée, presque envoutante.
S’il y a bien une chose dont je suis admirative, c’est de la caractérisation des personnages tellement réussie. Il suffisait parfois d’une page pour saisir la complexité d’un personnage et de ses relations. Rien n’était jamais dit, tout était montré avec justesse – une vraie leçon de show, don’t tell.
Bref, c’était un récit très fin, que j’ai profondément aimé et auquel je repense souvent. Il m’a donné envie d’ouvrir mes lectures — je vous parlerai d’ailleurs dans quelques lignes d’un autre coup de cœur que j’ai lu grâce à ce livre…
“But the quickest way to make an attractive man ugly was to give him too much to drink. Drunk men frightened her. She had learned young how to coddle them, how to laugh just enough at their bad jokes to prevent them from feeling insulted, but not so much that her laughter egged them on. Coiled just below a surface of good humor lay their strength and their meanness, two guns waiting to go off.”
👰 The Wedding People de Alison Espach
En parlant d’un livre que j’étais certaine d’aimer, sans même savoir de quoi il parlait, je vous présente un de mes plus gros coups de cœur de 2024 : The Wedding People.
Je suis tombée sur ce livre en scrollant sur Goodreads et quelque chose a tout de suite attiré mon attention, j’imagine que ça devait être la couverture, car lorsque je me suis plongée dans ce roman, je n’avais aucune idée de ce dont il allait parler, sauf qu’il allait y avoir une femme qui allait se retrouver à un mariage auquel elle n’était pas invitée.
Je ne savais pas que cette femme serait Phoebe Stone, souhaitant se donner la mort dans l’hôtel réservé par Lila, la mariée, bien décidée à tout faire pour que Phoebe ne gâche pas ce si précieux week-end, quitte à lui sauver la vie s’il le faut…
Oh bon sang que c’était touchant à lire, l’histoire de cette femme d’une quarantaine d’années, qui vient de voir sa vie chamboulée par son divorce, qui ne sait plus très bien qui elle est ou comment elle a atterri ici, dans cet hôtel. Et celle de Lila, “the bride 👰”, qui veut que son mariage, la plus belle semaine de sa vie, se passe exactement comme prévu, car sinon… Sinon quoi ? 👀
Je suis admirative de la façon dont Alison Espach a écrit une histoire qui parle de thématiques graves (la dépression, notamment), tout en parvenant à donner à Phoebe, ce personnage qui n’a plus (ou presque) rien à perdre, un regard si intelligent, sarcastique et franc qu’il est impossible de ne pas sourire en la lisant. C’est comme si, soudain, Phoebe avait décidé de voir et de vivre dans le monde avec une honnêteté qui était bluffante à lire. Ses réflexions sur la vie et la possibilité de recommencer, encore, même à cinquante ans, même après avoir perdu espoir, même quand c’est impossible, m’ont bouleversée. Et j’ai adoré sa relation avec Lila, leur amitié qui n’aurait jamais dû existait et pourtant… J’ai alterné entre éclats de rire et larmes pendant toute ma lecture.
C’est un crime que je ne puisse vous partager qu’une citation au risque de rendre cette lettre interminable, car il y a tant de passages que j’ai lus et relus tant leur justesse m’a scotchée.
“She didn't understand how she could love herself. She didn't understand what people even meant when they said they loved themselves. She honestly didn't believe them. How could you love yourself? How could you love yourself when you know every single horrible thing you've ever thought?”
💘 Conversations on Love de Natasha Lunn
Le seul essai de ce top, que je recommande à tout le monde de lire, car je pense que chacun d’entre nous peut s’y retrouver (et apprendre !) à un moment ou à un autre.
Le propos de ce livre est simple, Nathasha Lunn a décidé de s’entretenir avec diverses personnes (écrivains, psychanalystes, etc.) autour de l’amour. Le livre s’articule autour de trois axes : où trouver l’amour ? comment l’entretenir ? comment faire lorsqu’on le perd ?
Si en le débutant, je craignais que l’amour romantique soit au centre (ce qui m’aurait intéressée, mais frustrée), j’ai vite été détrompée. Ce livre parle d’amour au pluriel, qu’il soit familial, amical, romantique…
J’ai trouvé ça riche comme tout, de voir comment ce sentiment était perçu par un éventail de personnalités très diverses, qui au détour d’une conversation, se montrent vulnérables et honnêtes sur le sujet. En filigrane, l’histoire de Natasha Lunn se dessine et j’ai trouvé belle la façon dont elle se met à nue, surtout à propos de son désir de maternité longtemps contrarié.
Il y a plusieurs passages auxquels je repense souvent, notamment la conversation avec Candice Carty-Williams, l’autrice de Queenie, qui parle de la place qu’elle accorde à l’amitié et de sa peur de ne pas consacrer assez de temps à ses amies (j’en ai d’ailleurs parlé à mes bff pour leur rappeler que je les aime).
Bref, je trouve que c’est un essai très complet, qui pose les jalons d’un nouveau regard optimiste sur l’amour, la place qu’il occupe dans nos vies et la richesse de nos relations, plurielles et singulières. Je sais que c’est le genre de livre que je relierai, car certaines thématiques ne me parlaient pas encore, mais finiront un jour par me toucher davantage... Et alors, je serai ravie d’avoir ce livre sous la main !
🏴☠️ All the Coulours of the Dark de Chris Whitaker
Après le coup de cœur qu’a été The God of the Woods, je cherchais des livres dans la même veine et celui-ci me faisait le l’œil sur Goodreads. J’ai donc attaqué ce joli pavé pleine d’espoir. Si le début et l’anglais que j’ai trouvé difficile m’ont fait peur, après avoir passé quelques pages, je me suis retrouvée embarquée dans cette histoire si difficile à résumer tant elle est riche.
Un matin d’été 1975, Patch, un jeune garçon, est enlevé dans une petite ville du Missouri. Sa meilleure amie, Saint, se met à sa recherche. Et lorsqu’elle le retrouve, sa vie se retrouve complètement bouleversée. Car Patch n’est plus le même. Retenu des mois en captivité avec une certaine Grace, il est à son tour prêt à tout pour la retrouver, même si personne ne croit en son existence.
C’est un roman sur les drames qui façonnent nos vies et qui rebattent toutes les cartes. C’est un roman qui démarre en 1975, lors de la disparition de Patch, et qui suit sa vie et celle de Saint pendant plus de 25 ans, alors que Patch n’abandonne jamais sa volonté de retrouver Grace — et que Saint n’abonne jamais Patch. 🖤 C’est un roman sur un mystère qui occupe toute une vie et l’obsession de le résoudre qui détruit tout. C’était vraiment fascinant et brillant. Plus la narration avançait et plus mon attachement pour les personnages grandissait. L’histoire est complexe, comme ses personnages, et vous emmène là où vous ne l’attendez pas. Je me souviens d’avoir posé le livre, page 298 (cette scène my god 😯), et d’avoir fixé le vide un long moment en me disant que jamais je n’aurais pensé en arrivait là en commençant ce roman.
Bref, une vraie claque.
“Saint wanted to ask what it was like, to lose the thing that defined you. But perhaps she knew: it left you someone else. A stranger you had no choice but to tolerate, and see each day and feel and fear.”
📰 La Voie de l’Oré, tome 1 : Le Maître de l’Anarchie de Marie Fabre
Ou comment terminer l’année en beauté !
Marie et moi, on évolue dans les mêmes cercles, mais je ne m’étais jamais vraiment intéressée (shame on me) à ses écrits jusqu’à ce que je tombe sur ce Réels qui teasait son roman et qui m’a tout de suite intriguée… 👀
J’étais alors certaine de kiffer, mais j’étais encore loin du compte, parce que j’ai A-DO-RÉ. C’est bizarre de dire que j’ai été « étonnamment surprise » d’à quel point ce livre est génial, parce que pourquoi ne l’aurait-il pas été ? Mais je crois qu’il est si bon que je suis sincèrement admirative de Marie. C’est le genre de livre qui me fait me dire : bon, il y a encore du boulot avant d’en arriver là (même si je n’écris pas du tout la même chose, on est bien d’accord).
Le Maître de l’Anarchie se passe dans la ville de Bohème – qui plaira sans nul doute aux fans d’Arcane ou de Six of Crows – où la révolution industrielle transforme le paysage urbain et où une série de crimes secoue les sphères les plus riches. Notre cher Hatcher, jeune journaliste (et génie plein d’orgueil 😋), rêve d’écrire sur le sujet, mais se voit à la place assigner le portrait d’un brillant étudiant, Willem – eheh. Nullement découragé, Hatcher se lance en parallèle après le tueur, tout en enquêtant sur un mystérieux médecin, à l’origine d’un remède qui pourrait guérir la ville d’une maladie inconnue. 🧐 Bref, trois histoires qui se croisent et s’emmêlent dans une enquête finement tissée, avec une plume sublime, le tout dans un univers urbain corrompu avec des personnages moralement ambigus (et tellement bien écrits).
Bref, j’étais bluffée, sincèrement, et heureuse de terminer l’année aux côtés d’Hatcher. Et, lucky you, il sort le 22/01/2025 (donc dans trois jours au moment où vous recevrez cette lettre) : MERCREDI, TOUT LE MONDE EN LIBRAIRIE ! Moi, j’attends la suite !🤓
Voilou, je pense que cette lettre est déjà assez longue comme ça, donc je vais me taire, mais j’espère sincèrement vous avoir donné envie de découvrir ces pépites. 🔥
Et vous, si vous deviez me recommander un roman que vous avez lu en 2024, ce serait lequel ?
Love,
Clara 💌
Selon le rapport annuel du CNL de 2023 [à noter toutefois que cette moyenne est augmentée par les chiffres des “grands lecteurs”].
En 2025, j’espère lire 125, comme V.E. Schwab. 🤓
Et j’aurai aussi surkiffé le duel d’Art et de Patrick dans Challengers. 🤓
Merci Clara pour ces belles recommandations et ces réflexions au sujet de la lecture. Je suis tellement d’accord toi. Moi je valide chaque canal qui permet de promouvoir la LECTURE, pour que chaque personne puisse trouver au moins une fois dans sa vie, un livre qui lui plaira et le fera rêver, vibrer, pleurer etc 😘
Merci pour ces belles recommandations ! Beaucoup sortent en VF courant 2025 alors c’est absolument parfait !
Cette année, j’ai beaucoup aimé :
Je suis une île de Tasmin Calidas
Célèbre de Maud Ventura
La dernière allumette de Marie Vareille
J’ai hâte de découvrir mes prochaines lectures 2025 !
Très belle année à toi.
Bon bah ma wishlist qui était déjà conséquente vient de s’alourdir de façon conséquente: tu les vends tellement bien! 😂
Et mon top 3 2024:
Demain, demain et demain
Toujours là pour toi ( tu devrais aimer c’est une magnifique histoire d’amitié 🥰)
La jeune fille a la perle